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Jeannette
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28 octobre 2006

Rétroactif

1 Juillet 2005

Il est déjà midi et demi et je suis en retard. Vraiment en retard. Ce n'est pas de ma faute d'ailleurs, mais je suis persuadée qu'il est parti sans m'attendre. Je raccroche. Catherine au GSM. Sa voix criarde qui me fait mal au crâne. Je descends du bus, je fonce dans la gare. Peut-être est-il toujours là ?

Une main  tire le fil qui noue mon chemisier dans le dos. Il est là. j'en pleurerais presque de joie. De toute façon, la journée est larmoyante. J'ai signé mon dernier échec ce matin.

J'aime bien le visage un peu aigu de S. Peut-être parce qu'il ne ressemble à aucun autre. Etonnamment, depuis quelques temps, c'est devenu la personne avec qui je peux m'exprimer le plus librement. Le voir m'appaise. Avec lui, pas de séduction, pas de baise. Je me fous d'avoir les cheveux et les ongles sales.

On marche un peu, moi en tailleur, lui en costume. Dandy et secrétaire salope en pleine action. Nos  quatre grandes pattes quadrillent la ville. On pourrait presque nous imaginer prédateurs urbains, près des Guillemins, à l'affut d'un fast food que les mouches auraient oublié.

S. m'entraine Chez Anne, Il reste deux places et je meurs de faim. Je m'asseois à côté d'un ficus maladif. Saletés de plantes vertes. On parle vacances, examens, baise et des autres connards de gens. Je le regarde dévorer son pain poulet-estragon. Voir S. manger, c'est quasi jouissif. L'efficacité du rapace, la grâce du moineau. Je lui refile le reste de mon pain mozarella.

On bouge ? La machine se remet en marche. De longues enjambées jusqu'à la place. On avise une terrasse. Une bonne femme permanentée façon caniche, une soixantaine d'années se pose près de nous et des pigeons. Saletés de pigeons ! C'est que ça s'approche de vous et que c'est loin d'avoir la gueule sympa des incorruptibles, un pigeon. La femme s'approche aussi et S. me fait remarquer le côté vain de son string en dentelle. Finalement, je trouve la vioque plus gênante que les pigeons.

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Commentaires
L
À Paris nous avons aussi des pigeons. Peut-être sont-ils mieux nourris, je ne sais pas, pourtant c'est formellement interdit, mais certains sont assez jolis.<br /> L'autre jour, j'ai senti un giclée de graines sur ma jambe gauche. J'ai eu à peine le temps de me retourner que la vieille femme qui les avait jetées à la hâte avait déjà disparu au coin de la rue. J'ai compris qu'elle nourrissait ses pauvres chéris en douce. C'était une résistante.<br /> <br /> Sinon il y a quelques années j'ai lu dans le journal français le plus sérieux, rien à voir avec "La libre belgique", que les pigeons allaient disparaître à court terme. C'était biologique disait le journaliste, ils allaient être remplacés par les ramiers, une espèce de pigeons plus gros, plus résistants. J'attends toujours (C'est comme le réchauffement climatique qu'on nous annonce, je ne serais pas plus étonné que ça si il se mettait à pleuvoir des grêlons dans quelques années.)<br /> <br /> Finalement vous aviez raison, nous avons des tas de choses à nous dire.
J
Tant que vous ne pinaillez pas sur mon orthographe...<br /> <br /> Disons qu'il y avait plus qu'un costume.<br /> <br /> Avez-vous déjà bien regardé un pigeon ? Je pense que non. Bien que j'aie une propension non négligeable à trouver adorable ce qui est objectivement laid, j'ai néanmoins une espèce de recul en ce qui concerne les pigeons purulents et eclopés des villes.<br /> <br /> Disons que cordon devrait nous réconcilier. Au risque de vous décevoir quant au côté érotique de la chose.
L
Permettez-moi de vous pinailler un peu sur le vocabulaire, Jeanette.<br /> <br /> D'abord, faut un peu plus qu'un costard pour faire un dandy.<br /> <br /> Ensuite sur les pigeons - qui préoccupent pas mal les Belges, j'ai l'impression : vous êtes dure avec les pigeons. Ils sont juste affamés. Leur température corporelle élevée les oblige à manger constamment, et à chier autant naturellement. Au lieu de les critiquer, il vaudrait mieux que le bourgmestre de Liège leur fasse construire des pigeonniers et les nourrisse décemment. Avec leurs œufs vous pourriez faire des omelettes. Avec la merde, fertiliser les jardins publics.<br /> <br /> Enfin, le fil qui ferme votre chemisier dans le dos et qui donne à votre billet une légère note érotique malgré ce parti-pris de ne pas baiser, c'est plutôt un "lacet" qu'on dit.
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